Construire une stratégie énergétique résiliente


Construire une stratégie énergétique résiliente pour répondre aux défis du marché


Publié le 02 mai 2024

Actualisé le 19 juillet 2024

Le choc énergétique de 2022

Nombreuses sont les entreprises à avoir connu un choc énergétique marqué, le plus souvent couplé à une hausse significative des coûts salariaux et à une augmentation du coût des approvisionnements de matières premières.


L’invasion de l’Ukraine par la Russie a transformé la reprise économique rapide qui a suivi la pandémie en une véritable tourmente énergétique. La Russie, en tant que plus gros pays exportateur de combustibles fossiles, a restreint ses livraisons de gaz naturel à l’Europe, provoquant des tensions sur les chaînes d’approvisionnement mondiales et un impact historique sur les prix de l’énergie.


Durant cette période, les augmentations de prix ont été le plus généralement répercutées sur les clients. Cette répercussion de la hausse des coûts a bien entendu une limite. On observe que cette capacité de transmission a différé selon les branches d’activité et, le plus généralement, elle est plus importante pour les grandes entreprises que pour les petites. La capacité de transmission n'étant pas complète, ce sont les marges qui ont absorbé une partie du choc et ont baissé.


Si cette juxtaposition de crises majeures constitue bel et bien un fait sans précédent, il n’en reste pas moins que la menace est toujours bien présente.


Dans un contexte de tensions géopolitiques et de fragilité des marchés de l’énergie, il est important pour les consommateurs finaux de se prémunir dès à présent contre les menaces financières liées aux différents défis énergétiques.

Quels sont les principaux risques énergétiques ?

La réduction des risques liés au changement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles représente deux défis majeurs. Ces menaces sont à caractère systémique et dépassent largement la notion de crise. Elles sont le fruit d’évolutions lentes, durables et très puissantes.


La transition vers une utilisation plus rationnelle de l’énergie et vers un usage accru de sources d'énergie décarbonées sont désormais incontournable pour atténuer les risques et assurer sa viabilité. Mais ceci n’est pas suffisant. Pour se prémunir des  risques liés aux évolutions du prix de l’électricité et de leur volatilité ou encore décarboner ses approvisionnements sans investir, l’ingénierie contractuelle est une démarche qui permet de conclure des contrats adaptés et sécurisés.

 

Les entreprises se trouvent confrontées à quatre risques énergétiques  :

Risque 1: les hausses des prix de l’énergie,

Risque 2 : la volatilité du marché,

Risque 3: la rupture des approvisionnements

Risque 4: les obligations liées aux émissions de carbone.


RISQUE 1 : La hausse des prix de l’énergie

Les turbulences sur les marchés de l'énergie ont entraîné une hausse record des prix. Cette hausse, liée à la hausse globale des prix de gros de l'énergie, a commencé en 2021 au lendemain de la pandémie de COVID-19 et de l’augmentation de la demande internationale. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a eu un effet aggravant.


Ainsi du 2ème trimestre 2021 au 2ème trimestre 2022,

  • le prix spot moyen du baril du Brent est passé de 68,98 $ à 115,7 $ (+ 67,7 %), avec un pic à 133,18 $/b au mois de mars 2022,
  • le contrat à terme néerlandais TTF Futures (Dutch TTF Gas Futures), qui sert de référence en Europe, est passé de 24,3 €/MWh à 103 €/MWh durant cette période (+ 324%) et un pic de 339,19 euros a été atteint en août 2022,
  • le prix du MWh “day-ahead” d’électricité a grimpé de 62,3 €/MWh à 193,9 €/MWh (soit +211%) pour redescendre à 92,81 €/MWh au 2ème trimestre 2023 et 67,21 €/MWh au 1er trimestre 2024. Un prix spot record de 871 €/MWh a même été atteint en août 2022.


Après avoir atteint ces niveaux records, les prix ont connu une forte baisse :


  • Gaz: Le contrat à terme néerlandais est passé de 80,43 euros/MWh au 3 janvier 2022 à 29,895 €/MWh au 15 mai 2024 ( - 62,8%).
  • Electricité: Le prix du MWh “day-ahead” d’électricité était de 85,67 euros/MWh au 1er janvier 2022 comparé à 50,17 euros au 15 mai 2024 (-41,4%).
  • Baril de Brent : le prix spot est passé de 78,25 $/b au 3 janvier 2022 à 83,18 $/b au 13 mai 2024 avec plusieurs pics dont le plus élevé est de 129,02 $/b en mars 2022

RISQUE 2 : La volatilité des prix de l’énergie

La flambée des prix de l’énergie a renforcé la compétitivité des énergies renouvelables.  L’augmentation de leur taux de pénétration a renforcé les déséquilibres entre l’offre et la demande et a ainsi accru la volatilité des prix de l’électricité.  La volatilité croissante constitue un défi supplémentaire pour les prix de l'énergie.


Par exemple, considérons une boulangerie industrielle qui consomme pour ses fours et ses frigos beaucoup d’électricité. Pendant une période de volatilité des prix au comptant, le coût de l’électricité peut grimper, augmentant ainsi les coûts de fabrication pour l’entreprise. En conséquence, leurs marges bénéficiaires diminuent, réduisant leur stabilité financière et limitant leur capacité à investir dans l’expansion ou l’innovation.


Une forte exposition au comptant peut devenir problématique sur un marché volatil.

RISQUE 3 : La rupture des approvisionnements

L’insécurité des approvisionnements, Les menaces hybrides qui pèsent sur les infrastructures terrestres et maritimes (indisponibilité du parc nucléaire, panne d’installation, retard dans l’approvisionnement d’éléments techniques critiques, maintenance non planifiée, etc.) mais aussi des cybermenaces menacent les approvisionnements.


Il suffit de repenser au vent de panique qui a soufflé en Belgique lors de l’hiver 2022 à la suite de l’état du parc nucléaire français et aux menaces de coupures d’électricité dans l’Hexagone ou au début 2022, à la suite de la diminution drastique des livraisons de gaz russe. A côté des scénarios d’urgence rédigés par l'Europe et le Gouvernement fédéral, des réponses existent désormais pour réduire ces risques auprès des consommateurs.

RISQUE 4 : Les objectifs de décarbonation

Si le principal défi auquel cette démarche tente de faire face reste la lutte contre le changement climatique, la décarbonation s’inscrit pleinement dans la transition énergétique. Les organisations peuvent être contraintes ou non de décarboner leurs activités afin de répondre aux défis climatiques tout en réduisant les risques liés à l’énergie.

Défis énergétiques, décarbonation et CSRD

Aussi depuis peu, l’union européenne a publié la CSRD ou Corporate Sustainability Reporting Directive qui est une directive européenne relative à la publication des données extra-financières des entreprises. Dans ce cadre, les entreprises devront rendre compte de leurs émissions GES dans le cadre de leurs stratégies d’atténuation et d’adaptation au climat. 


Dans la section du rapport de la CSRD liée au changement climatique, l’entreprise devra présenter :

  • Son impact sur le climat, c’est-à-dire son bilan carbone. La norme à suivre sera celle du GHG protocol et du GRI 305. Une comptabilisation des émissions sur l’ensemble de sa chaîne de valeur est requise et doit donc couvrir les scope 1, scope 2 et scope 3.
  • Sa capacité d’adaptation au changement climatique actuellement projeté (+1,5°C) mais aussi au changement climatique prévu par des scénarios moins optimistes. Elle devra préciser quels sont les risques et opportunités (financiers et physiques) de l’entreprise liés au changement climatique.


Afin d’expliquer comment l’entreprise est en mesure de mettre en oeuvre son plan de transition climatique, les politiques de l’entreprise liées à l’environnement devront être exposées selon des axes tels que:

  • L’atténuation du changement climatique,
  • L’adaptation au changement climatique,
  • L’efficacité énergétique,
  • Le déploiement de l’énergie renouvelable,
  • etc

Construire une stratégie énergétique résiliente

Sur base de nos expériences, nous avons constaté que la mise en place d’une stratégie énergétique solide permet de réduire les risques liés aux menaces énergétiques avec succès.


Aussi, le développement d’une stratégie énergétique solide vous permettra de maîtriser et réduire les coûts liés à vos approvisionnements en énergie ; mais aussi de sécuriser vos approvisionnements tout en réduisant le recours aux combustibles fossiles et en accélérant la transition vers des sources d’énergie durables.


Dites vous aussi que vos concurrents sont confrontés aux mêmes challenges que vous.


Inutile donc d’attendre la prochaine crise pour réagir. Qu’il s’agisse de réduire les risques, d’accroître la résilience, de répondre aux préoccupations environnementales ou de tirer parti des nouvelles technologies, une stratégie énergétique robuste est devenue incontournable et est un facteur de différenciation concurrentielle.

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Philippe Delaisse